L'histoire de la Ville

Comme le prouvent de nombreux vestiges mis à jour dans la commune, l'homo sapiens sapiens appréciait déjà de vivre à Saint-Marcel avant nos ancêtres les gaulois.

Au Xe siècle, et certainement avant, Saint-Marcel faisait partie, avec St Just, St Pierre d'Autils et Le Goulet, d'un vaste domaine connu sous le nom de Longueville ("longa villa" : "grand domaine agricole" en latin). Puis, chaque paroisse reçut en propre le nom de son saint patron, soit Saint-Marcel pour notre commune.

Certains prétendent qu'il s'agit d'un père prieur qui aurait vécu au Xe siècle dans la commune et dont le souvenir est resté... sous forme d'une plaque de rue chez nos voisins de Vernon. Mais au panthéon des saints, nulle trace de cet illustre Marcel.Quoi qu'il en soit, dès le haut Moyen-Age, la fertilité des coteaux de Saint-Marcel assura à plusieurs abbayes de Normandie (Bernay, Jumièges, Fécamp) des revenus substantiels sous forme de dîme et de vin. Regardez le logo de Saint-Marcel et vous verrez qu'il en reste quelque chose encore aujourd'hui !

Conquetes philippe auguste

Jusqu'au début du XIIIe siècle, sous le règne de Philippe Auguste, France et Angleterre se disputent le duché de Normandie. C'est ainsi qu'en 1153 Louis VII, Roi de France, crut bon d'incendier les villages de Longueville dans l'espoir de faire sauter le verrou que constituait Vernon entre le royaume de France et le duché de Normandie... En pure perte ! Vernon "resta à l'anglois" et la vie reprit, douce et paisible, dans notre petite cité partagée en petits fiefs. Les noms de ceux-ci sont restés comme autant de noms de nos quartiers.

Au XVe siècle, Saint-Marcel, qui continue de prospérer entre coteaux couverts de vignes et cultures de toutes sortes, se dote d'un clocher de pierre. Il veillera dès lors sur la ville. Cet édifice roman et campagnard remplacera une construction religieuse médiévale en bois (XIIe siècle).

Au XVIIe siècle, Pierre Corneille succombe au charme de Marie Lampérière dont la famille tient le fief de Montigny. Nul doute que la belle Marcelloise inspira son grand homme de mari !

Avec la Révolution, la paroisse de Saint-Marcel perd à la fois ses petits fiefs (ou plutôt, leurs propriétaires s'en voient dépossédés) pour gagner autant de lieux-dits, et son statut religieux pour rejoindre la grande famille des communes de France.

A l'aube du XIXe siècle, la population, qui a continué de croître lentement mais sûrement malgré les vicissitudes de l'histoire, avoisine les 800 âmes. Ce chiffre restera constant pendant plus d'un siècle. En 1860, le département de l'Eure est classé premier département industriel de l'Eure grâce à ses innombrables moulins. Saint-Marcel, avec ses 4 moulins qui battent le grain ou font tourner de petites fabriques, n'est pas en reste !

Moulin et eglise

C'est dans les années 1870-1880 que naissent les premières usines de la commune. Elles s'installeront toutes dans le bas de la ville, entre la Seine et la route de Rouen, à la limite de Vernon. Ainsi, la fabrique de colorants Steiner voisine avec les filatures Gadmer ou bien encore l'usine Ballon ou la tannerie Legras.

A partir de 1910, Saint-Marcel goûtera au bonheur des cités ouvrières telles que la cité Meyer. Bien plus tard, en 1936, une autre grande fabrique (Manuca) donnera, elle aussi, son nom à un quartier qui connaîtra, grâce à elle, son heure de gloire économique : il s'agit du lieu dit du Haut Marais, à la limite de Saint-Just.

C'est avec l'avènement des grandes manufactures et de leurs cités ouvrières que la population de Saint-Marcel explose et passe la barre des 1500 habitants (vers 1935). Les historiens noteront, d'ailleurs, que notre petite cité aura connue en un siècle l'une des plus remarquables poussées démographiques du département de l'Eure. Dès lors, développement économique et vitalité démographique ne se quitteront plus, faisant de Saint-Marcel une petite ville au cadre de vie préservé et au grand dynamisme.

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